Retrouver la confiance : c’est le nouveau Graal d’une société française recroquevillée sur ses peurs et mécontente de ses représentants, analyse François Miquet Marty.
François Miquet-Marty est président de l’institut de sondage Viavoice et du think tank Global Center for the Future. Il scrute l’ampleur et les ressorts de la défiance qui a fait souche dans la société française.
C’est l’un des enjeux les plus essentiels pour l’avenir, et les plus difficiles à traiter aujourd’hui. La « défiance française », singulièrement dans le contexte de la crise inédite qui vient, risque de compromettre le nécessaire élan de notre démocratie, de notre économie et de notre lien social. Emmanuel Macron en a directement fait les frais : parmi les principaux dirigeants européens, il suscite aujourd’hui la plus forte défiance alors que les actions menées ont permis de contenir la pandémie, et que le discours porté se voulait des plus fédérateurs. Les détracteurs du pouvoir actuel trouveront aisément un répertoire d’erreurs, de maladresses et de fautes : sensibilisation trop tardive aux risques du virus (selon 85% des Français), maintien du premier tour des municipales (84%), insuffisance du confinement (83%) manque de cohérence à la tête de l’exécutif, flou sur les solutions (chloroquine ou pas) et, surtout, revirements sur l’utilisation des masques, doublés par la faute d’un « mensonge » avéré ou supposé.